Attentat à Beyrouth : un conseiller de Saad Hariri tué
Un attentat dans le centre de Beyrouth a tué, vendredi 27 décembre, Mohammad Chatah, un proche conseiller de l’ex-premier ministre Saad Hariri, le chef de la coalition hostile au régime syrien, ont rapporté des membres de cette coalition et l’Agence nationale d’information (ANI). Le chauffeur de Mohammad Chatah, dont le convoi était visé, est également mort. Trois autres personnes ont été tuées, et 50 ont été blessées, rapporte l’ANI.
M. Chatah, ex-ministre des finances et ancien ambassadeur du Liban à Washington, se dirigeait vers la maison de Saad Hariri, absent du pays depuis 2011, où devait se tenir dans la matinée une réunion de la coalition dite du « 14 mars », hostile au régime Assad et appuyant l’opposition syrienne.
Le président français, François Hollande, a condamné ce « lâche attentat » et a appelé « toutes les parties à œuvrer à la préservation de l’unité du pays ». La présidence précise, dans un communiqué, que François Hollande « s’est entretenu au téléphone avec le président Sleimane, auquel il a réitéré tout son soutien pour préserver la stabilité et la sécurité du Liban ».
MISE EN CAUSE DU HEZBOLLAH
Quelques heures après l’explosion, Saad Hariri a directement mis en cause la responsabilité du Hezbollah, le mouvement chiite qui avait provoqué la chute de son gouvernement. « Pour nous, les accusés sont (…) les mêmes qui se dérobent à la justice internationale (…) et ceux qui propagent l’incendie régional à la nation [libanaise] », a annoncé M. Hariri dans un communiqué. Une référence au Hezbollah, qui refuse de remettre à la justice internationale cinq de ses membres inculpés dans l’assassinat en 2005 de son père, Rafic Hariri.
C’est d’ailleurs à cette organisation que Mohamed Chatah, considéré comme le représentant politique de Saad Hariri, a consacré son dernier tweet, une heure avant l’explosion :
« Le Hezbollah insiste pour qu’on lui accorde les mêmes pouvoirs que la Syrie a exercés au Liban pendant quinze ans, dans les domaines de la sécurité et desaffaires étrangères. »
Source:Le Monde